La haie naturelle au jardin

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La haie de nos jardins
Notre haie, elle structure notre jardin et nous cache des indiscrétions de nos voisins, mais est-ce la seule chose qu’elle peut nous apporter ?
Depuis des décennies, nous nous tournons vers des haies monospécifiques telles que le thuyas, laurier palme, cyprès et compagnie... L’avantage de ces essences ? elles poussent vite. MAIS, en contrepartie elles demandent de l’entretien, beaucoup d’entretien…trop souvent même ! De plus, elles sont vulnérables aux maladies et parasites, et ne présentent que peu d’intérêt pour la biodiversité.

Alors exit les « murs verts » vieillissants et tristounets, aujourd’hui on passe au NA-TU-REL !


Alors qu’est-ce qu’on appelle une haie naturelle ?
Une haie naturelle c’est avant tout une haie diversifiée. On y retrouve un peu de tout : aussi bien des arbres de hauts jets, des arbres en cépées, et des arbustes. Ce sont les essences d’arbres et arbustes indigènes que l’on va retrouver dans nos bocages :

  • Parmi les arbres : l’alisier torminal, le charme, le châtaigner commun, le chêne pédonculé ou sessile, le cormier, l’érable champêtre ou sycomore, le frêne commun, le merisier, l’orme champêtre, le poirier franc, le pommier franc, le prunier myrobolan, le saule marsault, le tilleul à petites feuilles…

  • Parmi les arbustes : l’ajonc, la bourdaine, le cornouiller sanguin, le fusain d’Europe, le genêt à balais, le houx, le néflier, le noisetier, le prunellier, le sureau noir, le troène commun…

  • A ces essences locales, nous pouvons tout à fait compléter (avec parcimonie) avec des essences plus horticoles :

    • Le cerisier à grappes, le poirier et le pommier de variétés anciennes, les saules osier et pourpre…parmi les arbres

    • L’amélanchier, le noisetier à gros fruits, le troène persistant, le viorne tin… parmi les arbustes
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ZOOM sur… le prunellier
Au mois de mars, vous ne pouvez pas le rater ! Dans le paysage hivernant, il se démarque de ses camarades boisés, par ses fleurs d’un blanc pur qui apparaissent bien avant les feuilles.
Côté biodiversité, ce véritable buisson d’épines, sert de refuge à de nombreux oiseaux. A l’automne, renards, blaireaux, rouges-gorges et fauvettes se nourrissent de ses fruits.
Côté assiette, les prunelles se cuisinent une fois blettes, en coulis, gelée ou liqueur.

Le saviez-vous ? la pruine (pellicule blanchâtre) qui recouvre les prunelles les protèges naturellement des parasites, des rayons du soleil et de la pluie.

C’est de cette diversité que la haie tire de nombreux avantages…
La haie naturelle c’est l’alliée par excellence en matière de préservation de la biodiversité ! Car une haie diversifiée fournit le gîte et le couvert à la faune des environs. Les oiseaux profitent des arbres pour faire leur nid, les hérissons y trouvent de quoi passer l’hiver, et les insectes de quoi butiner etc. D’autant qu’en privilégiant des essences locales, on favorise la pérennisation de nombreuses espèces qui en dépendent. A titre d’exemple, environ 70 espèces d’insectes dépendent du noisetier pour s’abriter et se nourrir…

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De plus, toute cette petite population d’animaux sauvages, des plus petits aux plus grands, va jouer un rôle crucial dans notre potager. La haie abrite en effet, dès la fin de l’hiver et jusqu’à l’automne, une peuplade de pollinisateurs (abeilles, syrphes, papillons…) indispensables à la production de nos fruits et légumes.
La haie apporte également refuge aux auxiliaires de jardin tels que des hérissons, musaraignes, crapauds, carabes, perce-oreilles, larves de coccinelles, et bestioles en tout genre, prêts à se gaver de nos ravageurs de culture. 
Mais son avantage au potager ne s’arrête pas là, car les feuilles mortes et petits branchages tombés au sol des haies pourront enrichir le compost de matière brune ou servir de paillis. Par ailleurs, les branches pourront aussi bien servir de tuteur à tomates que de combustible pour le poêle à bois cet hiver, ou le barbecue cet été !

Comment s’y prendre pour planter une haie naturelle ?

  1. ON COMMENCE PAR choisir ses essences ! À racines nues c’est mieux car moins cher et plus vigoureux. Issues de préférence d’une pépinière locale (voir labellisée végétal local). Pourquoi pas partir sur un ratio de 2/3 d’essences indigènes et 1/3 essences horticoles maximum (soit au total une douzaine d’essences pour un jardin de 500m²).
  2. ON RÉFLÉCHIT BIEN à l’emprise qu’auront les plants au bout de quelques années avant de les disposer : l’emprise aérienne, mais également l’emprise souterraine !
  3. ENSUITE, il faut bien préparer son sol ! Pour cela, on désherbe mécaniquement la végétation en place (ou on couvre la végétation plusieurs mois en avance) et on ameublit la terre sur 80cm de large et 50cm de profondeur.
  4. PUIS, on plante ses arbres et arbustes à une distance moyenne de 1m pour les arbustes et 5m entre les plus grands arbres : pour cela, on coupe les racines abimées, on les trempe dans du pralin, on étale les racines, on remonte le plant jusqu’au collet puis on rebouche avec de la terre fine, avant de bien tasser le sol.
  5. ENFIN, on arrose généreusement ses plants et on paille le sol plutôt que de poser une bâche en plastique, source de pollution et qui altère la vie du sol.
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Rédaction : CPIE Logne et Grand Lieu
Illustrations : Prunellier et Hérisson : pixabay
Racines nues : CPIE LGL